Scénario d'anticipation après les annonces de l'assureur AXA
Suite à l’annonce d’Axa de lancer un service de télémédecine, un article original avec scénario d’anticipation a été publié sur un blog Mediapart.
Dans cet article, intitulé “Les petites mains médicales”, publié par Tatia, le lecteur se retrouve plongé en 2025 au Bangladesh après l’écroulement d’un immeuble qui abritait une plateforme de téléconsultations à distance.
Suit à la pénurie médicale, à la généralisation de la couverture maladie complémentaire pour tous les salariés, et à l’accès par des groupes industriels aux données de santé, des groupes informatiques et assurantiels se sont alliés pour proposer des services de télémédecine via des plateformes à bas coût situés dans des pays étrangers.
L’Ordre des médecins a beau protester contre des pratiques illégales, ces activités ne sont plus du ressort de la loi, mais du contrat, selon l’auteur.
Afin de ne pas rompre la continuité du téléservice, les employés sont transférés dans un autre bâtiment en Ouganda où une autre plateforme a été préparée.
Bien entendu, les personnes au bout du fil, n’ont pas de diplômes de médecins.
Ils ont pour tâche de renseigner l’appelant à propos de leurs symptômes en se basant sur des calculs algorithmiques issus de l’analyse des masses de données.
Cet article aux allures de scénario catastrophe, très bien écrit, bien que quelque peu exagéré, n’est pas complètement irréaliste.
Il permet d’exprimer des craintes légitimes vis-à-vis de l’avenir du système de santé, et du rôle des industriels et des assurances en son sein, en fonction de l’actualité.
Dans un monde ultra globalisé, il n’est en effet pas complètement impensable que des services de téléconseil ou télémédecine soient délocalisés par des assurances, de la même façon que les ateliers de fabrique de vêtement l’ont été auparavant, dans une logique de maximisation des profits.
Dans tous les cas, cet article à le mérite de nous faire réfléchir collectivement sur l’avenir de notre système de santé, ses dérives potentiels, et comment peut-on éviter d’en arriver à un tel scénario dans l’intérêt général.