L'ATA publie des recommandations sur la télépathologie
Un article de Andrew J Evans fait le point sur la nouvelle recommandation de l’ATA concernant la télépathologie publiée fin 2014, terme utilisé la première fois en 1986.
La Haute Autorité de Santé (HAS) en a donné une définition en 2009: “la télépathologie est un champ spécialisé de la télémédecine qui consiste en la pratique de l’anatomopathologie à distance. L’obtention d’un second avis est une des applications de la télépathologie notamment grâce au développement de la lame virtuelle (numérisation de lame de verre entière).”
A cette époque, le groupe de travail de la HAS précisait d’ailleurs que “cette technologie constitue une voie d’avenir pour l’anatomocytopathologie mais qu’elle n’est pas couramment utilisée car les structures de soins françaises ne possèdent pas actuellement l’ensemble des moyens techniques nécessaires.”
Outre les aspects techniques, le manque de standards et de recommandations, ainsi que le coût du matériel étaient les principaux freins au développement de la télépathologie.
La recommandation de l’ATA fait suite aux recommandations de diverses sociétés savantes, à savoir le “Royal College of Pathologists” au Royaume-Uni (2013), le “College of Amercian Pathologists”, et la “Canadian Association of Pathologists”.
En 2012, Weinstein proposait une classification technique de la télépathologie avec des systèmes d’imagerie en temps réel, d’imagerie statique avec transmission et expertise dans un second temps, ou bien des modèles mixtes combinant ces deux possibilités.
Selon l’ATA, la télépathologie peut être utilisée dans de nombreuses situations: diagnostic primaire, extemporané, analyse cytologique rapide, seconde lecture, recherche, et archivage. La recommandation fait le point dans le détail sur les spécificités techniques requises et recommandées pour pratiquer cette activité, ainsi que sur les questions de responsabilité médicale quant à la pratique de la télépathologie.
En France, une étude pilote avait été menée il y a quelques années à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, et un projet régional d’envergue est actuellement en cours en Ile-de-France avec la mise en place d’un réseau de pathologistes dans le cadre du réseau régional de télémédecine. Ce projet est soutenu et financé par l’ARS IDF et un appel à projet interministériel, en associant établissements publics et privés, universitaires, et industriels (Orange, Tribvn, Pertimm) à travers le projet FlexMIm.
La télépathologie est ainsi amenée à considérablement se développer dans les années à venir, supportée par une évolution technologique, une augmentation des besoins et une standardisation des pratiques.