L’ANAP publie deux nouveaux guides sur la télémédecine
L’Agence nationale d’appui à la performance (ANAP) a récemment publié deux nouveaux guides de la série « Télémédecine en Action », concernant la permanence de soins en imagerie médicale, et la santé des détenus, deux thématiques prioritaires de la stratégie nationale de télémédecine.
Les deux guides sont avant tout des « éléments de constats et d’analyse » qui permettent de faire le point sur les projets soutenus méthodologiquement par l’agence depuis 2012.
En effet, 8 projets pilotes de télémédecine ont bénéficié de l’accompagnement de l’ANAP, dont 3 concernant la permanence de soins en imagerie médicale situés en région Picardie, Lorraine et Pays-de-la-Loire, et deux concernant la santé des détenus en région Midi-Pyrénées et Ile de France.
Ces documents sont destinés principalement « aux régions souhaitant recourir à la télémédecine pour améliorer la prise en charge sanitaire des personnes détenues » et « pour organiser la permanence de soins en imagerie médicale sur leur territoire ».
Le guide sur la santé des détenus rappelle tout d’abord le contexte particulier des recours aux soins pour les détenus et notamment la difficulté des extractions, tant au niveau organisationnel, que financier, et médical.
La télémédecine permet ainsi une amélioration de la prise en charge par « un accès plus rapide et plus large aux spécialistes », accompagné par un suivi plus régulier. Elle permet aussi une « meilleur taux d’occupation des vacations de spécialistes », ainsi qu’un « accroissement global des compétences » pour les professionnels de santé. La question du gain économique est discutée car si des extractions sont évitées, l’amélioration de la prise en charge et du suivi induisent de fait une augmentation des soins requis. A propos de la permanence de soins en imagerie, les bénéfices avancés sont la meilleure accessibilité, qualité et sécurité des soins, des conditions de travail améliorées pour les professionnels ainsi que des gains économiques par des mutualisations de moyens.
En termes de résultats, en Midi-Pyrénées, « fin 2013, la prise en charge de 11 spécialités médicales est réalisée par télémédecine au sein de 4 unités sanitaires de la région sur 10 existantes dont deux nouvelles unités sanitaires ayant démarré courant 2013 (Tarbes et Rodez) avec respectivement 12 et 82 actes ». En Ile-de-France, en juin 2014, 11 unités sanitaires avaient été déployées pour réaliser de la téléexpertise en dermatologie. En Picardie, « au 10 octobre 2014, près de 3 000 patients étaient pris en charges chaque mois en téléradiologie ». En Lorraine, le recours à un prestataire externe, la société IMADIS « a permis à l’établissement de redevenir attractif et de recruter deux radiologues », ainsi que d’améliorer la permanence des soins.
Des recommandations sont enfin émises pour un déploiement régional de ces types de dispositif. Concernant les détenus, il est recommandé d’identifier des centres de référence selon les spécialités pour toutes les unités sanitaires de la région. Concernant l’imagerie, il est conseillé de « définir le périmètre optimal de l’organisation à mettre en place ». Le processus général d’un acte de télémédecine est rappelé avec les phases de demande, préparation, réalisation et conclusion, et des recommandations organisationnelles sont détaillées pour la réussite de ces programmes territoriaux de télémédecine.