La télémédecine étudiée à Madagascar pour le dépistage du cancer du col de l'utérus
Une étude a été menée sur le dépistage du cancer du col de l’utérus entre Madagascar et Genève.
Cette étude publié dans PLOS ONE avait pour objectif d’étudier l’utilisation du smartphone dans l’interprétation d’examens du col à l’acide acétique dans le cadre du dépistage du cancer du col de l’utérus. Le dépistage a eu lieu à Madagascar tandis que les médecins experts étaient situés à Genève.
Des femmes entre 30 et 65 ans vivant à Ambanja ont été recruté pour participer à l’étude à partir du programme de dépistage. Dans ce programme, les femmes réalisent tout d’abord un auto-test de HPV, qui s’il est positif, entraîne la réalisation d’une consultation gynécologique avec test à l’acide acétique. Une photographie de l’examen était réalisé puis envoyé à Genève par email auprès d’un centre de lecture pour interprétation immédiate des clichés.
Les images étaient classées en normales ou anormales, et nécessitant une prise en charge immédiate spécialisée ou non. Les photos étaient réalisés avec un smartphone de marque Samsung Galaxy S5 par un étudiant en médecine entraîné et aussi analysées sur place par un médecin gynécologue.
332 femmes ont été recrutées pour l’étude dont 137 (41.2%) étaient positives pour HPV. Parmi celles-ci 95 ont réalisé l’examen par acide acétique. Un CIN était détecté dans 17,7% et 21,7% des cas par l’analyse sur-place et l’analyse à distance respectivement. L’examen sur place avait une sensibilité de 66.7% (95%CI: 30.0–90.3) et une spécificité de 85.7% (95%CI: 76.7–91.6), tandis que l’analyse à distance avait une sensibilité de 66.7% (95%CI: 30.0–90.3) et une spécificité de 82.3% (95%CI: 72.4–89.1).
Les auteurs concluent que cette étude pilote de télémédecine pour le diagnostic à distance de cancers du col de l’utérus avait une performance similaire à un examen sur place et que des recherches complémentaires sont nécessaires pour évaluer l’intérêt potentiel de tels protocoles de dépistages à grande échelle dans les pays à faibles et moyens revenus.