La télémédecine au secours de l'épidémie de MERS en Corée du Sud !
En Corée, l’épidémie en cours de “Middle East respiratory syndrome coronavirus (MERS-CoV)” suscite des controverses quant à l’utilisation de la télémédecine.
L’épidémie s’est déclenchée dans ce pays le 20 mai 2015 lorsque le premier cas a été diagnostiqué, après avoir effectué un séjour dans la péninsule arabique. Au 30 juin 2015, 182 cas dont 33 décès ont été confirmés par les autorités sanitaires de Corée du Sud. Tous les cas ont un lien épidémiologique direct ou indirect avec le cas index et avec une structure de soins. C’est le cluster le plus important rapporté en dehors de la péninsule Arabique. Les autorités de santé de Corée du Sud indiquent que plus de 80 établissements de santé ont accueilli des patients confirmés MERS-CoV ultérieurement, répartis dans tout le pays et que tous les cas rapportés sont associés à une transmission nosocomiale, selon le rapport de l’InVS paru dans le Bulletin Hebdomadaire International.
La controverse autour de la télémédecine est née après que le gouvernement ait autorisé les patients du Centre Médical Samsung a recevoir des prescriptions par téléphone ou fax, alors que l’hôpital est fermé à cause de l’épidémie. La communauté médicale a fortement critiqué cette mesure qu’ils considèrent comme un traitement de faveur au géant Coréen, alors que ces pratiques de télémédecine sont aujourd’hui illégales dans le pays. Cependant, il est stipulé par une loi que l’autorité sanitaire peut autoriser cette pratique en cas de situation exceptionnelle d’urgence.
La communauté médicale est par ailleurs inquiète que la pratique de la télémédecine s’immisce de cette façon dans le pays sans réelle concertation et recherche de plan national, alors que cela fait plus de 10 ans que les médecins s’opposent à sa mise en place. Certains avancent cependant le fait que cet événement sanitaire de grande ampleur pour le pays pourrait être l’occasion d’enterrer la hache de guerre et commencer sérieusement à réfléchir au déploiement de la télémédecine dans le pays.
Ainsi, la télémédecine peut aussi être utile en cas d’urgence sanitaire, épidémique ou non, mais nécessite une vraie structuration nationale en amont afin d’être le mieux préparé possible. Il serait de ce fait intéressant que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) se positionne sur cette question de l’utilisation de la télémédecine au sein d’un pays et internationale en cas d’urgence sanitaire.