Télémédecine et numerus clausus : comment s'adapter ?
Les changements dans l’organisation des soins permis par la numérisation de la médecine posent inexorablement la question de la pertinence de l’adaptation du numerus clausus.
La télémédecine rend possible un changement dans l’organisation des soins avec une utilisation améliorée des professionnels de santé disponibles pour des usagers qui auraient un accès géographique difficile à ces professionnels.
Par ailleurs, dans une logique de globalisation, les professionnels de santé d’un pays pourront aussi travailler en coopération avec d’autres pays manquant d’expertises dans certains domaines, ou bien pour des opérations humanitaires ponctuelles.
De ce fait, comment prédire l’impact de l’augmentation des activités de télémédecine et de e-santé en regard de la démographie des professionnels de santé ?
Par conséquence, comment déterminer un numerus clausus pertinent prenant en compte cette nouvelle dimension ?
A l’occasion d’un nouveau changement dans la politique de régulation belge de l’offre médicale par l’adaptation du numerus clausus, Pascal de Sutter, professeur belge, pose ainsi la question suivante “Avons-nous besoin de plus ou de moins de diplômés en médecine?”
“Comment savoir de combien de médecins nous aurons besoin en 2030 ou 2050? Certains progrès technologiques réduiront peut-être l’utilité d’en avoir autant? Ou peut-être que le développement de la télémédecine nécessitera des milliers de médecins belges qualifiés pour soigner à distance des malades partout dans le monde? ” ajoute-t-il.
Cette dernière réflexion est intéressante dans le sens où elle permet de réfléchir sur les conséquences organisationnelles des nouvelles technologies dans l’organisation du système de santé à l’échelle nationale mais aussi dans un contexte globalisé.