Dématérialisation du dépistage du cancer du sein : Etiam envisage d’être partenaire industriel
L’entreprise ETIAM envisage d’être partenaire industriel dans le programme de dématérialisation du dépistage du cancer du sein.
Le dépistage du cancer du sein est un dépistage organisé en population en France depuis 2004. Les femmes âgées entre 50 et 74 ans sont invitées par une structure de gestion à se faire dépister par la réalisation d’un examen clinique et d’une mammographie tous les deux ans chez un radiologue agréé.
Après une première lecture par le radiologue, le processus de dépistage fait intervenir une seconde lecture centralisée des clichés par un deuxième radiologue au sein de la structure de gestion en cas d’absence de détection de lésion lors de la première lecture. Dans le Rhône par exemple, près de 10% des cancers du sein sont ainsi détectés grâce à cette seconde lecture, qui n’existe que dans le cadre du dépistage organisé. Cette seconde lecture se fait après envoi physique des clichés. En effet, bien que la mammographie numérique se développe en France, le processus de seconde lecture n’est pas encore numérisé.
Dans un rapport de la Haute Autorité de Santé (HAS) datant de 2006, cette modalité est énoncée comme générant un « fonctionnement sous optimal (délai de réponse à la patiente trop long, risque de dossiers égarés, coût) ». La HAS indiquait ainsi à cette époque que « l’intérêt de la télétransmission des dossiers, avec un système d’information évitant les saisies multiples des fiches d’interprétation, est évident dans ce contexte, mais son opérationnalité et son coût restent à évaluer. En particulier, la transmission des images soulève des difficultés liées à la compatibilité entre des matériels et logiciels issus de constructeurs différents ». Elle recommandait ainsi qu’une « démarche de concertation avec les professionnels impliqués dans le dépistage et les industriels soit initiée dans les meilleurs délais pour garantir les conditions techniques de la numérisation pour la seconde lecture et pour préciser les conséquences sur l’organisation du dépistage ».
Cette situation est amenée à changer du fait d’un appel à projet de l’Institut National du Cancer (INCA) annoncé pour la fin d’année 2015 concernant la dématérialisation du dépistage du cancer du sein. La deuxième lecture ne correspond pas strictement à une demande d’avis mais à une procédure de qualité, la numérisation de ce procédé ne correspond pas exactement à l’acte de télé-expertise tel que défini dans la législation française concernant la télémédecine. En pratique, il s’agirait donc de téléradiologie adaptée à un programme de dépistage du cancer du sein dont les modalités restent à définir.
Dans ce cadre, l’entreprise Etiam souhaite se positionner sur cette évolution des pratiques en tant que fournisseur de la solution numérique permettant la mise en œuvre de ce nouveau procédé. Forte de son expérience acquise en termes de plateformes de télémédecine et de services de téléradiologie, l’entreprise souhaite proposer ses solutions pour cette nouvelle activité, en déclinant leur logiciel et workflow pour les spécifités et modalités de dépistage du cancer du sein. Plusieurs GCS sont à priori déjà intéressés par la réponse à l’appel à projet de l’INCA, pour lesquels ETIAM se positionnerait en tant que fournisseur industriel. La première version de cette solution a été présentée en octobre pendant les Journées Françaises de Radiologie.
En termes de santé publique, le projet de l’INCA pourrait aussi permettre de mieux piloter l’organisation régionale du dépistage du cancer du sein par les structures de gestion en permettant de suivre des indicateurs de suivi et de qualité quasiment en temps réel.