Au CH de Versailles, la télédermatologie permet d'aider les internistes
Une expérience de télédermatologie a été réalisée en 2014 entre le service de médecine interne du CH de Versailles et le service de dermatologie du CH d’Argenteuil.
Dans le cadre du 71e congrès de la Société Nationale Française de Médecine Interne, qui se déroulera du 10 au 12 Juin prochain à Besançon, une communication est prévue relative à cette expérience.
Le résumé de la communication est publié dans le Volume 36, Supplément 1 (June 2015, Pages A55–A56), de La Revue de Médecine Interne. Il s’intitule “Apport de la télémédecine en médecine interne: expérience de la mise en place de la télédermatologie sur le centre hospitalier de Versailles”, et sera présenté le 12 juin à 14 heures lors de la session de communication orale sur le thème dermatologie-médecine interne, selon le programme du congrès.
L’expérience a été menée entre Juin et Décembre 2014 entre le service de dermatologie du CH d’Argenteuil, dont le chef de service est Dr Emmanuel Mahe, et le service de médecine interne du CH de Versailles, dont la chef de service est Dr Alix Greder Belan.
Cette étude a été initiée du fait de l’importance de la dermatologie dans la prise en charge des patients hospitalisés en médecine interne sur le CH de Versailles, et l’absence de dermatologue sur ce même hôpital. L’objectif de cette étude était “d’évaluer puis de pérenniser le dispositif”. “L’acceptabilité de ce dernier, pour les internistes, repose sur sa rapidité de mise en oeuvre et sa simplicité d’utilisation, permettant de joindre des photographies et d’archiver numériquement ou en version papier l’ensemble des échanges”.
Sur le plan technique, le dispositif repose sur la plateforme “logicielle télémédecine WebDCR” de la société Inovelan, déja utilisée à Argenteuil, dans le cadre d’un projet de télémédecine avec les détenus soutenu par le GCS DSISIF.
Sur la période considérée, les auteurs rapportent “47 avis soumis sur une plateforme dédiée et sécurisée” avec “dans 100 % des cas une réponse obtenue dans la journée”. Sur le plan de la qualité du dispositif, “la qualité des données recueillies a été jugée excellente dans 57,4 % des cas, bonne dans 31,9 % des cas et moyenne dans 10,6 % des cas pour l’iconographie, excellente dans 53,2 %, bonne 44,7 % et moyenne dans 2,1 % des cas pour l’information médicale”.
Sur le plan médical, “un diagnostic a été porté dans 46,8 % des cas, une hypothèse diagnostique évoquée dans 53,2 %. La réalisation d’examen(s) complémentaire(s) a toutefois été nécessaire dans 72,3 % des cas. L’avis a donné lieu dans 10,6 % des cas à une consultation complémentaire. Enfin, dans 10,6 % des cas les patients ont été transférés pour complément de prise en charge”.
Devant la satisfaction exprimée par les utilisateurs du dispositif, celui-ci a été “étendu à l’ensemble des services de l’hôpital, y compris au service des urgences” et a permis d’améliorer la prise en charge des patients. Du point de vue organisationnel, ce déploiement a permis “de diminuer le recours aux avis systématiques auprès des internistes et de recentrer leur activité autour de la problématique de la lésion dermatologique témoignant d’une maladie de système”.
Ainsi, il est intéressant de constater tout d’abord le développement de la télémédecine en service clinique afin de répondre à des problèmes organisationnels notamment liés à l’offre de soins dans un milieu non rural. De ce fait, l’évaluation du projet a plus porté sur les aspects organisationnels et de satisfaction des médecins, plutôt que seulement centré sur les résultats médicaux. Enfin, le succès de cette expérimentation peut aussi résider dans l’utilisation d’une solution technique déjà déployée, fonctionnelle et utilisée dans le service distant requis.
Cette expérimentation permet de ce fait d’améliorer le réseau de télémédecine en Île-de-France en améliorant la prise en charge des patients.